Bonjour
madame Michel et merci de nous accorder cette entrevue!
Vous
êtes très connue et aimée des Québécois
comme étant une
comédienne et une actrice hors du commun mais
vous êtes aussi une femme d'affaires chevronnée.
Q1-
Dans quel contexte êtes-vous devenue une femme
d'affaires?
Sur
le tas comme on dit. Je proviens d'une famille extrêmement
pauvre, je n'avais pas de chambre à coucher quand
j'étais petite. J'ai couché sur un sofa
qu'on ouvrait dans le salon jusqu'à l'âge
de 16 ans. Mon rêve était d'avoir un jour
ma propre chambre à coucher et ma propre maison.
La première chose que j'ai achetée quand
j'ai pu a été une maison. Mon père
me disais qu'il fallait être économe et
ne pas s'endetter alors je l'ai payée comptant.
C'était une maison à Brossard que j'avais
payée 35 000$ à l'époque. J'avais
commencé à travailler et mettre mes économies
de côté. Par la suite, j'en ai acheté
d'autres; des maisons de campagne, des appartements.
Un jour, je me suis mis à calculer comment j'avais
de propriétés à mon nom et ça
montait à 27. Là, je commençais
à trouver que ça faisais beaucoup! Tout
compte fait, j'ai très rarement perdu dans mes
investissements immobiliers.
Q2-
Parlons un peu de votre expérience en immobilier.
En quelle année et pendant combien de temps avez-vous
été agent immobilier?
Je
n'ai pas été agent immobilier. J'ai fait
mon cours d'agent mais j'achetais mes maisons et les
vendais moi-même. Mon nom légal est Aimé
Sylvestre mais je suis connue de tous et reconnue par
les autorités gouvernementales par mon nom d'artiste
Dominique Michel. Le directeur de l'ACAIQ de l'époque
n'as pas voulu me laisser utiliser mon nom d'artiste
pour faire ce métier ce que j'ai trouvé
complètement ridicule. Je lui ai répondu
très bien, dans ce cas là, je ne ferai
pas partie de votre regroupement. J'ai collaboré
avec un ami dans les Laurentides plutôt que de
pousser ça plus loin alors que ça semblait
vouloir être difficile d'autant plus que je voulais
le faire pour le plaisir. Plusieurs de mes amis me demandent
conseil car j'ai beaucoup d'expérience et je
les conseille gratuitement.
Q3-
Quel était le contexte économique à
l'époque?
Il
y a eu des hauts et des bas. Je me souviens quand j'ai
vendu ma maison dans les Laurentides car je travaillais
beaucoup à cette époque et le voyagement
était devenu ingérable. Je devais y aller
seulement la fin de semaine. Je me souviens avoir demandé
à mon ami Bob qui était agent immobilier
en charge de mes transactions d'accepter la première
offre d'achat qui entrait car par expérience,
j'avais constaté que la première offre
est rarement mauvaise.
Q4-
Qu'est-ce que vous avez le plus et le moins aimé
lors de cette expérience?
Je
trouve que les agents immobiliers travaillent extrêmement
fort. Il y a des gens qui visitent seulement par curiosité.
Les agents doivent connaître beaucoup de choses,
ils doivent être dévoués et parfois
faire de nombreuses visites sans succès car les
gens on du mal à voir le vrai potentiel qu'une
propriété peut avoir en effectuant de
petites rénovations tel que démolir un
mur pour faire une belle grande pièce, un walk-in
etc. Je possède personnellement cette qualité
et j'ai beaucoup aimé donner ce genre de conseil.
Il serait peut-être opportun de donner ce genre
de formation aux nouveaux agents car ça fait
une grande différence.
Q5-
Si vous aviez un conseil à donner aux gens qui
prévoient acheter une propriété,
quel serait-il?
Être
prudents et profiter de la situation pour faire de bons
achats à bon prix. Aux États-Unis, la
situation est catastrophique. J'ai une connaissance
qui a vendu son unité à proximité
de la mer pour un tiers de sa valeur marchande d'il
y a un an. C'est définitivement devenu un marché
d'acheteurs et il y a de bonnes affaires à faire
mais la prudence est de mise. Au Québec par contre,
la situation est complètement différente
et il y aura vraisemblablement de bons achats à
faire. Il va de soi que les conseils d'un bon agent
peuvent faire toute la différence, tout spécialement
dans le contexte actuel.
Q6-
Puis-je vous demander de nous raconter une anecdote
cocasse ou celle qui vous a fait le plus rire lors de
vos rapports en affaires?
Une
agente m'avait fait visiter une maison et à tout
moment, elle me disait tout bas, pour que les clients
n'entendent pas, que la décoration et le tapis
n'étaient pas beaux et que les propriétaires
actuels manquaient de goût. Elle bavassait contre
eux! Elle m'avait fait beaucoup rire, tellement que
j'ai pensé pour un moment en faire un sketche
et l'utiliser sur scène.
Q7-
Y a-t-il un personnage qui vous a beaucoup influencé
dans vos rapports en affaires?
J'ai
beaucoup d'admiration pour André Bérard
qui était le directeur de la Banque Nationale,
maintenant à la retraite. Il a commencé
comme commis et a fait son bout de chemin jusqu'à
atteindre le poste de directeur. J'aime beaucoup sa
connaissance des gens, son expérience et la qualité
de son travail. C'est un homme extrêmement perspicace
et j'admirais son trajet et sa vision. Il a beaucoup
d'instinct et c'est un facteur important en affaires.
Je ne me considère pas comme une excellente femme
d'affaires mais je suis économe et c'est une
qualité qui m'a beaucoup aidé. Quand on
n'a pas de dettes, on est riche! J'ai aussi été
très amie avec Pierre Péladeau.
Q8-
Comment avez-vous réussi à concilier une
carrière de comédienne et d'actrice avec
celle de femme d'affaires?
J'ai
eu un très très bon gérant, Jean-Claude
Lespérance et aussi un très bon comptable.
C'est vraiment grâce à ça que j'ai
bien tiré mon épingle du jeu. Le truc,
c'est de s'entourer de gens compétents sur qui
on peut vraiment compter.
Q9-
Vous avez beaucoup d'affinités pour la décoration
intérieure. Est-ce qu'il arrive que vos parents
et amis vous demandent des conseils de décoration?
Oui
fréquemment et ça me fais plaisir. Je
connais bien tous les magasins de décoration
et d'aménagement intérieur de la grande
région de Montréal et même un peu
à l'extérieur.
Q10-
Quel a été votre rôle préféré
au cabaret, au cinéma et à la télé?
J'ai
détesté mon expérience au cabaret
car les gens boivent, parlent fort et n'écoutent
pas. À la télévision comme sur
scène, j'ai bien aimé Juste pour rire,
j'ai moins aimé l'autre (sous entendu mais non
spécifié) et dans les films j'ai bien
aimé Le déclin de l'empire américain
et Les invasions barbares. J'ai toujours accepté
de faire des choses intéressantes. Je devais
les aimer et les trouver amusantes. J'ai aussi beaucoup
aimé faire des commerciaux à la télé.
Q11-
Y a-t-il un rôle que vous n'avez jamais joué
et qui pourrait maintenant vous intéresser?
Je
ne sais pas. Il est peut-être à venir mais
je ne le sais pas encore. Vous savez, quand on est près
de la vie, du quotidien, de la réalité,
c'est habituellement des bons rôles que j'apprécie
beaucoup. Il ne s'agit pas que ce soit petit ou très
grand, j'aime tout simplement les bons rôles.
Q12-
Vous avez remporté une pléiade de prix
honorifiques dans votre carrière. Y en a-t-il
un qui vous a le plus touché ou ému?
Non,
ils m'ont tous touché et ému. C'est toujours
assez surprenant de recevoir un prix. Je n'ai jamais
fait ce métier pour recevoir des prix mais c'est
évident que ça fait chaud au cur
d'en recevoir un. Qu'ils proviennent du public ou de
l'industrie, c'est touchant d'être honoré
et toujours très apprécié.
Q13-
Qu'est-ce que vous aimeriez laisser comme héritage
ou comment aimeriez-vous qu'on se souvienne de vous
dans plusieurs années?
Comme
d'une personne aimable, amusante, généreuse
et gentille.
Q14-
Quels sont vos projets pour l'année 2009?
Je
n'ai présentement aucun projet car j'ai été
très malade récemment et je suis au repos
jusqu'au mois d'avril ou mai. Je me repose jusqu'en
avril et après, on verra!
Q15-
Avez-vous des vux à exprimer à vos
nombreux fans en ce début d'année?
Je
pense que ce que je souhaiterais à tout le monde
c'est que tous soient attentifs aux gens dans le besoin
et qui ont de la difficulté autour de nous. On
les voit sur la rue, dans notre entourage, il y en a
partout. Adultes ou enfants. Je souhaite que les gens
s'ouvrent les yeux et tendent la main aux gens dans
le besoin qui les entourent. Aider et aimer les voisins,
amis et même les étrangers en position
de faiblesse.
Merci
infiniment de nous avoir consacré du temps et
je vous souhaite le meilleur pour la nouvelle année!
...........................
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